Thème
C'est
un ensemble gigantesque de 8.000 vers répartis en neuf époques. S'il présente bien des faiblesses, il contient de magnifiques évocations
de la nature et des pages d'une profonde vérité humaine
: l'âme passionnée du poète en a fait pour des générations,
le plus émouvant des romans d'amours. C'est une oeuvre symbolique
chargée d'un message politique et religieux.
Résumé
I. Jocelyn renonce
pour sa sur à l'héritage paternel et décide
de se faire prêtre.
II. Il est au séminaire, lorsque
la terreur l'oblige à se réfugier dans un grotte alpestre
du Dauphiné.
III. Il recueille dans sa retraite
le fils d'un proscrit blessé à mort.
IV. Il découvre un jour que
cet adolescent est une jeune fille, Laurence, et son amitié
se transforme en un chaste amour.
V. L'évêque de Grenoble,
emprisonné et condamné à mort, l'ordonne prêtre
pour pouvoir se confesser à lui et recevoir de sa main les derniers
sacrements : c'est le dénouement brutal de l'idylle.
VI. Désormais, ayant sacrifié
son amour à sa vocation, Jocelyn exerce sans défaillance
son sacerdoce à Valneige, un village des Alpes.
VII. La mort de sa mère le
ramène au pays natal, où il retrouve des souvenirs de son
enfance.
VIII. Il accompagne sa sur à
Paris
IX. Il revoit par hasard Laurence déchue meurtrie, il regagne son hameau. Un jour, on l'appelle
pour donner l'absolution à une voyageuse mourante ; il reconnaît
Laurence et l'ensevelit sur les hauteurs qui abritaient autrefois leur
amour
Épilogue : Las de la vie, il
meurt en soignant des malades décimés par une épidémie.
Extraits
L'ivresse du printemps
Oh ! qui n'eût partagé l'ivresse universelle
Que l'air, le jour, l'insecte, apportaient sur leur aile ? [...]
La sève de nos sens, comme celle des arbres,
Eût fécondé des troncs, eût animé des
marbres ;
Et la vie, en battant dans nos seins à grand coup,
semblait vouloir jaillir et déborder de nous.
Nous courions ; des grands rocs nous franchissions les fentes ;
Nous nous laissions rouler dans l'herbe sur les pentes ;
Sur deux rameaux noués, le bouleau nous berçait ;
Notre biche étonnée à nos pieds bondissait ;
Nous jetions de grands cris pour ébranler les voûtes
Des arbres, d'où pleuvait la sève à grosses gouttes
;
Nous nous perdions exprès, et, pour nous retrouver,
Nous restions des moments, sans paroles, à rĂªver.
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