
Alphonse de Lamartine
Alphonse de Lamartine né le 21 octobre 1790 à Mâcon et mort à 79 ans le 28 février 1869 à Paris
Thème
Les exigences de
la vie publique empêche Lamartine de consacrer le temps qu'il souhaite
à se recueillir.
C'est pourquoi Les recueillements poétiques sans présenter
l'intérêt des Méditations et des harmonies se signalent
par une inspiration plus large et plus humaine.
La liste des recueillements
Lettre à M. Léon Bruys d’Ouilly, servant de préface
Entretien avec le lecteur
Discours prononcé sur la tombe de M. Aimé Martin
Cantique sur la mort de Mme la duchesse de Broglie
À M. de Genoude, sur son ordination
À Mme *** qui fondait une salle d’asileÀ M. Wap, poète hollandais, en réponse à une Ode adressée à l’auteur sur la mort de sa fille
À Mme la duchesse de R***, sur son album
À une jeune Moldave
Amitié de femme — À Mme L***, sur son album
Épitaphe des prisonniers français morts pendant
leur captivité en Angleterre
À un Anonyme
Un Nom
À M. Félix Guillemardet sur sa maladie
ragment biblique
Le Liseron
Toast poré dans un banquet national des Gallois et des Bretons, à Abergavenny, dans le pays de Galles
À une jeune fille poète
Cantique sur un rayon de soleil
Épître à M. Adolphe Dumas
À une jeune fille qui me demandait de mes cheveux
À Angelica, baronne de Rothkirke
À Augusta
Le Tombeau de David à Jérusalem — À M. Dargaud
À M. le comte de Virieu, après la mort d’un ami commun, le baron de Vignet
Vers écrits dans la chambre de J.-J. Rousseau à l’Ermitage
Utopie — À M. Bouchard
La Femme À M. Decaisne
La Cloche du village
Raphaël
À mon ami Aimé Martin sur sa bibliothèque
Le Rêve d’un esclave noir
À M. de Beauchesne
À Regaldi
L’Avenir politique en 1837 — À M. de Lamartine, par M Bouchard
À M. de Lamartine, sur son voyage en Orient, en 1833, par M. Bouchard
Résumé
Ode à M. Félix Guillemardet
Le poète ouvre
son poème par le mot "frère" et dit son remords
de s'être égoistement attendri, dans ses recuiels intimes,
sur ses émois personnels ; il montre comment il a découvert
la pitié humaine et, appliquant ses nouveaux principes, se penche
avec une profonde sympathie sur la maladie de son ami.
Utopie.
Le poète exprime son idéalisme accessible aux rêves
généreux, il proclame sa foi dans le génie humain
; il célèbre les temps nouveaux, où règnera
la loi évangélique ; il insiste toutefois sur la nécessité
de ne pas appeler avec trop d'importance un avenir vers lequel on doit
marcher avec une résolution calme et confiante.
Extraits
Cantique sur la mort de Madame la duchesse de Broglie
Alphonse de Lamartine — Recueillements poétiques
Quand le printemps a mûri l’herbe
Qui porte la vie et le pain,
Le moissonneur liant la gerbe
L’emporte à l’aire du bon grain ;
Il ne regarde pas si l’herbe qu’il enlève
Verdit encore au pied de jeunesse et de sève,
Ou si, sous les épis courbés en pavillon,
Quelques frêles oiseaux, à qui l’ombre était douce,Du soleil ou du vent s’abritaient sur la mousse,
Dans le nid caché du sillon.
Que lui fait la fleur bleue ou blanche
Qui , liée en faisceau doré,
Sur le bras qui l’emporte, penche
Son front mort et décoloré?
« Portez les blonds épis sur mon aire d’argile !
Faites jaillir le blé de la paille fragile!
La fleur parfumera le froment de son miel,
Et broyé sous la meule où Dieu fait sa mouture,
Ce grain d’or deviendra la sainte nourriture
Que rompent les enfants du ciel! »
Seigneur! ainsi tu l’as cueillie
Aux jours de sa félicité,
Cette femme qui multiplie
Ton nom dans sa postérité!
En vain, dans le lit d’or dont ses jours étaient l’onde.
On voyait resplendir l’eau limpide et profonde,
En vain sa chevelure à ses pieds ruisselait,
En vain un tendre enfant, dernier fruit de sa couche,
Ouvrait les bras à peine et s’essuyait la bouche
Teinte encor de son chaste lait.
Tu vois cette âme printanière,
Fructifiant avant l’été,
Répandre en dons, comme en prière,
Son parfum de maturité ;
Et tu dis à la Mort, ministre de ta grâce :
« Laisse tomber sur elle un rayon de ma face ;
Qu’elle sèche d’amour pour mes biens immortels! »
Et la Mort t’obéit et t’apporte son âme,
Comme le vent enlève une langue de flamme
De la flamme de tes autels!
O Dieu! que ta loi nous est rude!
Que nos coeurs saignent de tes coups!
Quel vide et quelle solitude
Fait cette absence autour de nous!
Par quel amour jaloux, par quel cruel mystère,
De tout ce qui l’ornait dépouilles-tu la terre?
N’avons-nous pas besoin d’exemple et de flambeau? .../...
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