Victor Hugo (1802-1885)
HERNANI
Thème
Hernani est une protestation
contre le système dramatique.
Pas d'unité de lieu, la scène est tantôt à
Saragosse, tantôt dans les montagnes d'Aragon, tantôt à
Aix-la-Chapelle. Pas d'unité de temps : le drame s'étale
sur plusieurs mois. L'action est complexe, intrigue sentimentale et intrigue
politique. La vraisemblance est négligée.
Résumé
Acte I Le roi
Le roi d'Espagne Don Carlos et un proscrit chef de bande Hernani, qui
veut venger son père jadis mis à mort par le père
du roi, se trouvent face à face dans la chambre de Dona Sol, dont
ils sont épris. La Jeune fille aime Hernani mais elle est fiancée
à son oncle, Don Ruy Gomez de Silva, qui s'indigne en voyant deux
hommes chez sa nièce. Le roi justifie sa présence et fait
passer Hernani pour quelqu'un de sa suite.
Acte II Le bandit
Don Carlos rode autour du palais de Silva. Il tombe sur Hernani qui
est venu enlever Dona. Le roi refuse de se battre avec Hernani et laisse
échapper son rival.
Acte III Le vieillard
Le jour des noces de Dona Sol et de Ruy Gomez, un pèlerin frappe
à la porte du château de Da Silva, c'est Hernani. Sa tête
est mise à prix, mais le Duc défend qu'on le dénonce.
Arrive Don Carlos. Après son départ Ruy Gomez et Hernani
complote pour tuer le roi. Hernani promet à Don Ruy qu'en cas de
victoire, il lui offrira sa tête.
Acte IV Le tombeau
Don Carlos est averti du complot. Au moment de son élévation
à l'empire sous le nom de Charles Quint, ses soldats s'empares
des conjurés Hernani et Ruy Gomez. Le roi veut inaugurer son règne
par une mesure de clémence et unit Dona Sol et Hernani qui est
en réalité Juan d'Aragon, grand d'Espagne.
Acte V La noce
Au palais d'Aragon s'achève le mariage quand retentit le son d'un
cor, c'est Don Ruy qui rappelle à Hernani sa promesse. Celui-ci
s'empoisonne avec sa compagne et Don Ruy se poignarde sur leurs cadavres. Morceaux choisis
Oh par pitié
pour toi, fuis! Tu me crois peut-être
Un homme comme sont tous les autres, un être
Intelligent, qui court droit au but qu'il rêva.
Détrompe-toi. Je suis une force qui va!
Agent aveugle et sourd de mystères funèbres!
Où vais-je ? Je ne sais. Mais je me sens poussé
D'un souffle impétueux, d'un destin insensé.
Je descends, je descends et jamais ne m'arrête.
Si parfois haletant, j'ose tourner la tête,
Une voix me dit : Marche! et l'abîme est profond,
Et de flamme ou de sang, je le vois rouge au fond!
Cependant, à l'entour de ma course farouche,
Tout se brise, tout meurt.
Malheur à qui me touche !
oh! fuis ! détourne-toi de mon chemin fatal.
Hélas sans le vouloir, je te ferais du mal.
Hernani acte III, scène IV vers 281 à 297
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