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Ce
recueil a pour fond l'une des époques les plus troublées
de notre histoire, l'Ancien Régime, la révolution de 1789,
celle de 1830, la monarchie de juillet. Entre les grandes scènes
historiques, s'intercalent les portraits de ses muses, Mme de Beaumont,
Mme de Duras, Mme Récamier, mais aussi des hommes politiques, Mirabeau,
Danton, Charles X, Napoléon.
Parc départemental de La vallée aux Loups
- La Maison et le parc de Chateaubriand
87 rue Chateaubriand
tél : 01 47 02 08 062
L'arboretum
102 rue Chateaubriand
Tél : 01 41 13 00 90
92 Châtenay-Malabry
RER B Robinson
C'est dans ce célèbre ermitage que Chateaubriand entreprend l'écriture de ses "Mémoires d'outre-tombe". L'auteur façonne la propriété à son goût, faisant édifier un portique soutenu par deux cariatides de marbre blanc et décorant la façade nord dans le style troubadour. Le parc arboré, planté par l'auteur lui-même, est un miroir de sa Bretagne natale et de ses voyages en Amérique et en Méditerranée. La maison restaurée avec soin offre un décor raffiné dans le goût du début du XIXe s.
Horaires
le samedi : 10h-12h et 14h-18h
le dimanche : 10h-18h
Tarifs : 4,50€. Gratuit le dimanche seulement.
Résumé
C'est
à Rome, vers la fin de 1803, après la mort de Mme de Beaumont,
que Chateaubriand conçut pour la première fois l'idée
d'écrire les mémoires de sa vie. C'est un récit autobiographique
et historique, dont Chateaubriand voulait faire un témoignage posthume,
commencé en 1803, rédigé principalement de 1811 à 1822, et achevé
de 1830 à 1841. Dans cette uvre, il retrace les épisodes
principaux de son existence aventureuse, des landes bretonnes aux
forêts du nouveau monde, de l'armée des princes en Allemagne
à l'exil en Angleterre. Les Mémoirestiennent
aussi un peu du récit autobiographique tel que l'avait pratiqué Jean-Jacques
Rousseau. Chateaubriand livre les secrets de son inexplicable cur,
se présentant comme le véritable René, révélant l'origine des sentiments
qu'il avait prêtés aux êtres imaginaires de sa création et expliquant
comment peu à peu ces personnages furent tirés de ses songes. Chateaubriand
transforme les Mémoiresen
un discours funèbre appelé à enregistrer de façon privilégiée les changements
survenus dans l'histoire : disparition des hommes et des paysages, des
croyances, des murs et des institutions. Complaisamment, Chateaubriand
visite les cimetières, compte les morts et raconte les agonies, élevant
ainsi le temple de la mort à la clarté de ses souvenirs, comme il se l'était
promis. Il s'agit aussi d'un poème lyrique dont les sources d'inspiration
sont nombreuses : la nature, la mer en particulier, l'amour, la jeunesse.
Un double thème domine, la poésie du souvenir et de la mort.
L'immortalité promise par la foi chrétienne ne lui suffit
pas : il veut être immortel par sa gloire, dans la mémoire
des hommes. C'est également un poème épique car si
Chateaubriand n'aime pas Napoléon, il l'admire car il a le sens
de la grandeur. Retomber de Bonaparte et de l'empire à ce qui a
suivi, c'est tomber de la réalité dans le néant.
Il s'annonce très clairvoyant lorsqu'il annonce l'avènement
de la démocratie.
Extraits
Vie à Combourg (I,III,3)
Dix
heures sonnaient à l'horloge du château : mon père
s'arrêtait ; le même ressort, qui avait soulevé le
marteau de l'horloge, semblait avoir suspendu ses pas.
Promenades dans Rome III 2ème
époque)
Quand le temps est mauvais, je me retire
dans Saint Pierre ou bien je m'égare dans les musées de
ce Vatican aux onze mille chambre et aux dix-huit mille fenêtres.
Il y a dans cette ville plus de tombeaux que de morts.
La cellule de Madame Récamier
Un corridor noir séparait deux petites pièces
: je prétendais que ce vestibule était éclairé d'un jour doux. La chambre
à coucher était ornée d'une bibliothèque, d'une harpe, d'un piano, du
portrait de Mme de Staël et d'une vue de Coppet au clair de lune. Sur
les fenêtres étaient des pots de fleurs. Quand tout essoufflé, après avoir
grimpé trois étages, j'entrais dans la cellule aux approches du soir,
j'étais ravi. La plongée des fenêtres était sur le jardin de l'abbaye,
dans la corbeille verdoyante duquel tournoyaient des religieuses et couraient
des pensionnaires.
III 2ème époque VII
Le choléra à Paris
Le choléra
sorti du Delta du Gange en 1817, s'est propagé dans un espace de deux
mille deux cents lieues, du nord au sud, et de trois mille cinq cents
de l'orient à l'occident ; il a désolé quatorze cents villes, moissonné
quarante millions d'individus. On a une carte de la marche de ce conquérant.
Il a mis quinze années à venir de L'Inde à Paris : c'est aller aussi vite
que Bonaparte : celui-ci employa à peu près le même nombre d'années à
passer de Cadix à Moscou, et il n'a fait périr que deux ou trois millions
d'hommes. IV,I,16
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