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Thème
Chateaubriand veut peindre dans le personnage principal "René", l'homme civilisé
qui s'est fait sauvage.
Chateaubriand rêve à l'amour avant
d'aimer et son rêve s'égare sur des chimères.
Ce vague des passions est le mal de l'homme moderne.
Résumé
René ou les effets de la passion
Après le récit de Chactas, René prend
la parole, et pour expliquer à ce vieil indien l'origine de son
incurable mélancolie, conte à son tour, l'histoire de ses
jeunes années. Après une enfance emplie par des rêveries
passionnées, après des voyages qui lui ont fait prendre
conscience de son isolement au milieu des hommes, après plusieurs
années d'exaltation et de délire passés en compagnie
de sa soeur Amélie, il s'est décidé à quitter
la France pour l'Amérique, cependant qu'Amélie alarmée
par la tendresse trop vive qu'elle portait à son frère se
retire au couvent. René est une autobiographie et une fiction romanesque.
L'enfance rêveuse du héros ressemble beaucoup à celle
de François-René de Chateaubriand. Le mal de "René",
ce "vague" des passions, semble être la peinture d'un
état d'âme réellement éprouvé par l'auteur
lors de son adolescence, et aussi dans la solitude de son exil à
Londres et le refoulement de son impossible amour pour la jeune Charlotte
Ives.
Extraits
.../Le
jour je m'égarais sur de grandes bruyères terminées
par des forêts. Qu'il fallait peu de chose à ma rêverie : un feuille séchée que le vent chassait devant moi, une
cabane dont la fumée s'élevait de la cime dépouillée
des arbres, la mousse qui tremblait au souffle du nord sur le tronc d'un
chêne, une roche écartée, un étang désert
ou le jonc flétri murmurait ! Le clocher solitaire, s'élevant
au loin dans la vallée, a souvent attiré mes regards ; souvent
j'ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma
tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains
où ils se rendent ; j'aurais voulu être sur leurs ailes.
Un secret instinct me tourmentais ; je sentais que je n'étais moi-même
qu'un voyageur ; mais une voix du ciel semblait me dire : "homme,
la saison de ta migration n'est pas encore venue ; attends que le vent
de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces
régions inconnues que ton coeur demande.
Levez-vous vote, orages désirés qui devez emporter René
dans les espaces d'une autre vie !
Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelue, ne sentant ni pluie ni frimas, tourmenté,
et comme possédé par le démon de mon coeur.
"René" est le livre que chacun doit avoir lu, c'est un livre magnifique.
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